La tourista ou diarrhée du voyageur à Escherichia coli, qu’est-ce que c’est?
C’est une infection qui, comme son nom l’indique, touche l’appareil digestif -tout particulièrement l’estomac et le côlon- et les voyageurs qui se rendent dans des pays où l’hygiène est moindre que dans le pays de départ, et ceci en toutes saisons. Elle peut être due à des parasites, des virus ou des bactéries et la contamination se fait par l’absorption d’ailiments contaminés, comme les fruits et/ou légumes, mais aussi par l’eau. Nous traiterons, dans cet article, la tourista bactérienne et plus particulièrement celle liée à la bactérie Escherichia coli. Néanmoins, la diarrhée du voyageur peut être due à d’autres bactéries comme les salmonellas, les Shigellas, les yersinias et bien d’autres.
Qui est Escherichia coli? À quelle famille bactérienne appartient-elle?
Escherichia coli appartient à la famille des Enterobacteriacae, une famille particulièrement importante car les entérobactéries constituent notre flore commensale intestinale, ou microbiote, et se situent principalement dans notre côlon où elles nous permettent de lutter contre différentes infections, en empêchant les micro-organismes pathogènes de se développer. Leur rôle dans notre immunité est donc essentielle, surtout lors des premières années de notre vie où notre système immunitaire doit apprendre à distinguer les bactéries nocives pour l’organisme de celles qui lui sont utiles.
Il existe plusieurs espèces d’Escherichia coli, communément appelée E.coli.
C’est un bacille gram -, c’est-à-dire qu’elle apparaît sous forme de “bâtonnet” rouge rosé, suite à la coloration de gram et au microscope optique.
Comment Escherichia coli nous rend-t-elle malade dans le cas de la tourista?
La maladie, particulièrement contagieuse, se transmet par voie orale, principalement par l’ingestion de fruits et légumes frais et autres aliments crus ou peu cuits et/ou tièdes – donc également dans les viandes et poissons – dans lesquels E.Coli est présente. Elle touche 25 à 60 % des voyageurs dans le monde. C’est la multiplication rapide des bactéries dans le système digestif qui va provoquer des symptômes, dont la diarrhée, plus ou moins aigus.
Symptômes fréquents
- Vomissements
- Nausées
- Douleurs abdominales
- Diarrhées pouvant être sanglantes
- Perte d’appétit
- Maux de tête
- Fièvre
- Lorsque la bactérie passe dans le système urinaire, il peut avoir une infection urinaire.
En général, il y a guérison spontanée lorsque les symptômes digestifs sont légers. Parfois ils s’aggravent avec altération de l’état général. Il est alors conseillé de consulter un médecin afin de confirmer le diagnostic, d’avoir un traitement adapté et limiter les complications et la contagion.
Traitement
Dans ce cas, le médecin prescrira un traitement symptomatique, antipyrétique et de réhydratation et parfois antibiotique.
S’il y a infection urinaire, il est possible de faire un examen des urines, un ECBU (Examen Cyto-Bactériologique des Urines) afin de déterminer le germe responsable de l’infection. Suite aux résultats, un traitement antibiotique pourra être prescrit– Veillons toujours à bien respecter la dose et la durée du traitement antibiotique même si il n’y a plus de symptôme (Voir article sur l’antibiothérapie – antibiorésistance)
Prévention
La transmission indirecte de l’Escherichia Coli se faisant le plus souvent par l’eau ou les aliments contaminés, il est conseillé de :
- Boire de l’eau potable. L’eau non traitée n’est pas potable pour l’homme car l’eau naturelle contient des produits chimiques toxiques, des micro-organismes pathogènes ou parasitaires, des impuretés nuisibles ….
Nous savons que les bactéries peuvent être tuées par la chaleur, Il est donc conseillé de :
- bien cuire les aliments surtout la viande avant de la manger.
- Privilégier les produits au lait pasteurisé chez les jeunes enfants et personnes fragiles. Eviter de boire du lait cru ou de manger des fromages au lait cru.
Respecter la chaîne du froid afin de limiter la multiplication des bactéries et éviter une intoxication alimentaire.
- Dans nos réfrigérateurs, avoir une température entre 1 et 4 degrés Celsius. Pour faciliter la circulation de l’air froid dans tous les compartiments et autour des produits, ne pas trop les remplir.
- Ne pas recongeler les aliments décongelés.
- Il est conseillé de transporter les aliments frais dans des sacs isothermes.
- Consommer rapidement les aliments entamés.
La transmission directe se faisant par contact avec les personnes ou animaux porteurs, il est conseillé :
- Se laver les mains avec de l’eau et du savon régulièrement : après avoir été aux toilettes, avant et après la préparations des aliments, bonne hygiène corporelle lorsqu’on travaille sur un site à risque …
- Bien laver les aliments, le plan de travail, les couverts et les ustensiles de cuisine et les réfrigérateurs.
- Ne pas partager ses couverts avec les personnes malades.
- Respecter les protocoles d’hygiène et les règles de bonnes pratiques pour les producteurs, industriels, cuisiniers …
Une intoxication alimentaire n’est jamais anodine. Elle peut pertuber l’équilibre de notre flore intestinale et altérer notre qualité de vie.
Pour nous protéger et protéger notre entourage,
ensemble, imaginons, partageons, apprenons !
Sources bibliographiques et photographiques :
www.vidal.fr
www.pasteur.fr
https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladie-digestive/tourista-definition-symptomes-traitements
Photos :
Wikipedia
American society for microbiology
istockphoto.com
Article rédigé par Sandrine Boulmier et Marie Jaen